Le 4 avril 1932, des essais de synchronisation des feux sont réalisés au carrefour boulevard de Strasbourg-boulevard St Denis afin qu'une automobile roulant à 15 km/h puisse franchir trois feux sans s'arrêter.
Le 5 aout 1932, un nouveau système de signalisation automatique est testé à Paris, à l'angle des rue de Boulainvilliers et du Ranelagh. Il s'agit de l'adaptation d'un système anglais composé d'un contrôleur électromécanique et de pédales de détection : en roulant sur ces pédales, les véhicules eux-mêmes commandent le réglage des feux de circulation en actionnant les feux des voies adverses pendant 11 secondes. Lorsque les feux rouges s'éteignent, un feu jaune clignotant s'allume pour indiquer aux automobilistes de ralentir, et lorsqu'il s'éteint, le passage est libre. C'est le début de la régulation du trafic routier. Ce système sera généralisé aux grands carrefours de Paris à partir de 1935, avec des feux tricolores.
Issu d'une license américano-anglaise acquise par Robert Blancherie, directeur de la société Eclairage des Véhicules sur Rail (EVR, aujourd'hui devenu Lacroix Trafic), ce premier système de régulation est nommé Electro-Matic. Il se compose d'un contrôleur à arbre à cames comprenant six positions différentes dans un cycle de rotation complète. En basculant, les cames ouvrent ou ferment des contacts, ce qui permet de réaliser le schema électrique de commande voulu. Ce contrôleur est déclenché par des pédales de détection encastrées dans la chaussée recouvertes d'une bande de caoutchouc, et fonctionnant sous la pression exercée par le passage des véhicules. Des boutons poussoirs à destination des piétons fonctionnant en parallèle avec ces pédales peuvent également être installés, couplés à des feux piétons à inscriptions "attendez" et "passez".
Lorsqu'un véhicule roule sur une pédale, une demande de droit de passage est alors envoyée au contrôleur qui, dans un temps nécessaire au dégagement du carrefour par les autres voies de circulation, accordera le passage à la voie concernée par le déclenchement de la pédale. La souplesse des schemas électriques du contrôleur de carrefour Electro-Matic, permet de tenir compte de nombreux cas particuliers, comme par exemple le stationnement permanent d'un véhicule sur une pédale de détection, ou le passage sur une pédale d'un véhicule en sens inverse ayant déja franchi le carrefour. Une commande manuelle est installée parallèlement au contrôleur automatique afin de pouvoir reprendre le contrôle du carrefour en cas de nécessité (passage de cortège funèbre, défilés...).
Exemples de carrefours parisiens équipés du système de régulation Electro-Matic en 1937 :
- Quai Henri IV, boulevard Henri IV, Pont de Sully (4 mâts avec feux tricolores double face, armoire avec contrôleur et pédales de détection).
- Intersection Quai de Solférino, Quai des Tuileries (feux tricolores, feux piétons, clous répétiteurs tricolores, boutons poussoirs, contrôleur et pédales de détection)
- Place de la Trinité, 26 trajets distincts (4 contrôleurs connectés mutuellement, feux tricolores, nombreux clous lumineux de rappel, organe de synchornisation central, dispositif de commande manuelle).